C’est sur un plan Cassini datant du XVIIIe siècle que j’ai découvert l’existence de cet étang. C’est un petit étang de 1000 m². Ce qui est intéressant, c’est qu’il est en perspective de la mer. L’eau salée est juste derrière, un peu plus bas, à 20 m seulement.

En arrivant, cet endroit était une friche impénétrable et je n’imaginais pas qu’autrefois il y avait là un étang alimenté par deux ruisseaux qui faisait tourner un moulin pour broyer le lin du domaine.

Quand je l’ai su, j’ai tout de suite pensé à le réhabiliter, moi qui aime tant Claude Monet et ses nymphéas. Une fois son emplacement retrouvé et recreusé juste ce qu’il faut pour que les nymphéas poussent bien (c’est-à-dire 80 cm maximum de profondeur d’eau), il restait à agrémenter le tour avec de jolies plantes de berges. Mon modèle est la célèbre pépiniériste anglaise Beth Chatto ; Dans son jardin, elle a su mélanger toutes ses plantes avec naturalité et beauté.

J’ai d’abord planté toutes sortes d’iris d’eau , des Iris pseudacorus, des Iris siberica et des Iris ensata. Il fallait les harmoniser avec des feuillages larges comme des Hosta qui se plaisent en bordure d’eau. J’ai planté aussi des astilbes, des lysimaques, des Persicaria bistorta, des Calta palustris aux belles fleurs jaunes au printemps, des Gunnera bien sûr, et des Acorus variegata. Quelques Lysichiton, avec des feuilles d’un mètre, et qui ont mis du temps à s’implanter. Sur les bords de l’étang, j’ai planté deux cyprès chauves en souvenir de ceux de Bagatelle ainsi que quelques saules. A la surface de l’étang, une collection de nymphéas allait faire ma joie.
J’ai tout de même planté des Scirpus lacustris, des Thalia dealbata dans 30 cm d’eau avec leurs grandes feuilles bleutées de deux mètres de haut et des Pontderia cordata.